Jamais deux diplômes estampillés bac+5 ne pèsent exactement le même poids une fois sortis des amphis. En France, le master s’ancre solidement dans le schéma LMD européen, appuyé par un cadre légal rigoureux. Le mastère, lui, relève davantage du label privé, proposé après un bac+3 ou bac+4, sans conférer pour autant un grade universitaire. Cette nuance échappe rarement aux employeurs : certains réclament expressément le master pour des postes ciblés, d’autres misent sur la spécialisation pointue des mastères. Au-delà du nom, tout, admission, contenu, débouchés – varie d’un cursus à l’autre et oriente concrètement la trajectoire professionnelle.
Licence, master, mastère : quelles différences fondamentales ?
La licence pose les bases du supérieur à la française, accessible sitôt le bac en poche. Trois années jalonnent ce parcours universitaire, chaque année validant 60 crédits ECTS, soit 180 au total. Le diplôme national de licence forme l’ossature du système LMD (licence, master, doctorat) harmonisé à l’échelle européenne. Majoritairement généralistes, les licences s’étendent des sciences au droit, en passant par les lettres et les sciences humaines. Quant à la licence professionnelle, elle privilégie une spécialisation concrète dès la troisième année, afin de favoriser une entrée directe sur le marché du travail.
Après la licence s’ouvre le temps du master. Deux ans supplémentaires conduisent au bac+5 et à 120 crédits ECTS de plus. La première année (M1) consolide la méthode, la seconde (M2) affine la spécialisation ou prépare à la recherche. En France, le master universitaire constitue un diplôme d’État strictement réglementé, reconnu dans toute l’Europe.
Le mastère, en revanche, n’entre pas dans le schéma LMD. Il désigne des formations spécifiques, souvent pilotées par des écoles de commerce ou d’ingénieurs, accessibles le plus souvent après un bac+4. Pas de grade universitaire ici : le mastère reste une certification d’établissement, parfois très pointue, mais sans équivalence automatique avec un master universitaire.
Pour clarifier ces distinctions, voici ce qui caractérise chaque parcours :
- La licence : formation généraliste en trois ans, diplôme national reconnu.
- Le master : approfondissement disciplinaire et méthodologique, diplôme universitaire ouvrant vers la recherche ou la vie professionnelle.
- Le mastère : certification d’école, spécialisation très ciblée, sans grade universitaire.
Autrement dit, la différence entre licence, master et mastère se niche autant dans la nature du diplôme que dans son cadre réglementaire ou sa reconnaissance, en France comme ailleurs en Europe.
Reconnaissance officielle et valeur de chaque diplôme sur le marché de l’emploi
En France, le diplôme national de licence ouvre déjà des portes à bac+3. Inscrit au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP), il bénéficie d’une reconnaissance par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette assise légale garantit la valeur juridique du diplôme, ce qui rassure les employeurs sur la cohérence des compétences acquises. Dans les faits, la licence générale mène rarement à des postes qualifiés, sauf dans certains domaines techniques ou scientifiques. À l’inverse, la licence professionnelle, plus spécialisée, facilite une insertion rapide.
Le master, lui aussi inscrit au RNCP, reste la référence pour accéder à des fonctions à responsabilités. Un master universitaire est reconnu par les entreprises en France et à l’international. Ce niveau, qui atteste de cinq années d’études supérieures, répond aux attentes élevées des recruteurs, en particulier dans la gestion, l’ingénierie, la recherche ou le management. La mention « master diplôme d’État » pèse lourd face à la multiplication des certifications privées ou des titres d’école.
Du côté des écoles, on trouve aussi des titres comme le mastère spécialisé ou le MBA (master of business administration), délivrés par les business schools. Leur valeur dépend du positionnement de l’établissement et, parfois, de l’inscription au RNCP. Sans ce repère officiel, tout repose sur la réputation de l’école et la puissance de son réseau professionnel.
Quels critères privilégier pour choisir entre licence, master et mastère ?
Opter pour un cursus ne se limite pas à la seule notoriété académique. Plusieurs éléments décisifs entrent en jeu pour déterminer la formation la mieux adaptée à chaque profil. La nature de la formation constitue le premier critère : la licence générale vise l’acquisition de fondamentaux, alors qu’une licence professionnelle cible l’employabilité immédiate grâce à l’alternance ou au stage.
Parmi les critères les plus révélateurs, on retrouve le taux de réussite, qui éclaire sur le niveau d’exigence et la qualité de l’accompagnement. Les données du ministère montrent que les bacheliers technologiques et professionnels s’en sortent nettement mieux en licence professionnelle qu’en licence générale. La poursuite d’études joue aussi un rôle : rejoindre un master universitaire suppose souvent un excellent dossier, notamment dans les filières sélectives comme les sciences humaines et sociales ou la biologie.
La modalité pédagogique, alternance, formation initiale, enseignement à distance, influence la possibilité de concilier études et expérience professionnelle. Sur Parcoursup, le choix du cursus dépendra du projet : miser sur une insertion rapide, valoriser un parcours académique, ou renforcer son profil pour le marché du travail en France. Le secteur visé oriente également le choix : la recherche privilégie le master ; l’industrie ou le commerce recrutent parfois dès la licence professionnelle.
Perspectives de carrière : quel diplôme ouvre le plus de portes ?
Le niveau de diplôme joue un rôle direct dans les perspectives d’emploi et d’évolution. En France, la licence constitue un accès rapide au marché du travail, surtout dans les secteurs qui embauchent à bac+3. Mais le terrain démontre une préférence marquée pour les titulaires d’un master dès qu’il s’agit de postes à responsabilités ou de fonctions managériales.
Le master, diplôme national, atteste de cinq années d’études et offre une reconnaissance européenne. Il ouvre les concours de la fonction publique de catégorie A, les portes de la recherche, et répond aux attentes des entreprises cherchant des profils qualifiés. Les diplômés d’un master universitaire ou d’un master d’école de management accèdent plus facilement à des postes à hautes responsabilités, selon les enquêtes du ministère. Seuls les détenteurs d’un master peuvent poursuivre vers le doctorat, sésame pour la recherche et l’enseignement supérieur.
Pour mieux situer chaque diplôme, voici les perspectives associées :
- Licence : accès rapide à l’emploi, mais progression souvent freinée sans poursuite d’études.
- Master : entrée privilégiée dans le management, l’expertise ou la mobilité à l’international.
- Doctorat : spécialisation ultime, réservé à la recherche et à l’innovation.
Dans le secteur privé, le double cursus ou le passage par un master of business administration gagnent du terrain. Le master s’impose peu à peu comme le niveau de référence pour accéder aux postes stratégiques, tant en France qu’à l’échelle européenne.
Choisir entre licence, master ou mastère, c’est en réalité choisir une dynamique, une promesse d’évolution, une façon de tracer sa route dans un paysage professionnel où chaque diplôme dessine ses propres horizons.


